
L’IVG est devenue centrale dans cette campagne. D’un côté, Marine Le Pen parle de dérembourser les IVG de « confort » et de l’autre, François Hollande a annoncé vendredi qu’il souhaitait le remboursement à 100%. Ne nous voilons pas la face, ce n’est pas la première fois que l’IVG est remise en cause et ce ne sera pas la dernière… L’IVG est régulièrement présentée comme un acte hautement immoral et totalement indécent. Oui, il parait indécent d’avorter alors que les femmes ont tant de moyens de contraceptions à disposition et puis Marine Le Pen nous a bien expliqué qu’il était véritablement indécent de payer à une femme écervelée – qui a encore oublié sa pilule – un avortement alors que Mamie Michèle, atteinte d’Alzheimer, s’est brisée le col du fémur en tombant dans les escaliers. Marine Le Pen nous a donc parlé de ces avortements de « confort » laissant alors miroiter que le seul avortement « d’inconfort » serait peut-être celui qui intervient après un viol ? Voyant le flou qui régnait autour de cette notion de confort, Marine s’est reprise. Cette semaine, elle a évoqué les avortements de « récidive ». Maintenant les femmes ont le droit à une erreur mais que cela leur mette un peu de plomb dans la tête bon sang ! L’IVG n’est donc plus un droit mais une tolérance que l’on accorde de temps en temps aux femmes.
Finalement , dans cette histoire ce n’est pas l’avortement qui parait indécent mais beaucoup d’autres choses.
Dans un second temps, ce qui parait indécent, c’est la manière dont on culpabilise les femmes. Encore une fois, tout est de leur faute, si elles faisaient un plus attention et bien on n’aurait pas 200 000 avortements par an. Ce n’est quand même pas bien compliqué de penser tous les soirs à sa pilule, elles n’ont qu’à assumer ! Vous remarquerez que dans cette logique, l’homme n’est nullement cité. La femme fait une erreur, il faut qu’elle assume et seule de préférence, afin que cela lui serve de leçon.